mercredi 26 décembre 2007

Immense base de données biométriques pour le FBI ?


Le FBI requiert l'autorisation d'assembler la plus importante base de données biométriques jamais conçue, de façon à disposer des informations nécessaires à l'identification de centaines de millions de personnes. D'après le Washington Post, un milliard de dollars pourrait être consacré sur les dix prochaines années à ce projet s'il est avalisé. Aujourd'hui, le Bureau détiendrait déjà les empreintes digitales de quelque 55 millions de personnes, auxquelles s'ajouteraient les données biométriques de plusieurs centaines de milliers de prisonniers iraquiens ou afghans. Un référencement systématique qui ne manque pas de soulever quelques craintes...

Sur le papier, cette base de données est l'arme absolue pour détecter les criminels, des prédateurs sexuels aux terroristes en puissance. Ceux qui s'en font les avocats rappellent que les informations détenues par le FBI ont d'ores et déjà permis de repérer certains suspects et, donc, d'éviter des crimes. Environ 900.000 agents des différents agences fédérales et nationales pourraient interroger cette base de données, indique le Washington Post.

En pratique, nombreux sont ceux qui craignent que cette accumulation systématique de données personnelles conduise à des abus relatifs au respect de la vie privée, voire à des erreurs. Le FBI aurait en effet l'intention de ne pas se contenter des empreintes digitales, mais d'également enregistrer des informations comme la forme du visage (reconnaissance faciale) ou l'empreinte de l'iris, qui reposent sur des technologies de reconnaissance encore imparfaites. Ainsi, un suspect pourrait être automatiquement reconnu lors de son passage sous l'oeil d'une caméra de surveillance.

En octobre 2006, le gouvernement allemand a fait conduire une étude sur l'utilisation des données biométriques. Ses résultats indiquent que les dernières systèmes de reconnaissance faciale en vigueur offrent un taux de réussite de seulement 60% en plein jour, contre 10 ou 20% la nuit. L'étude préconise que l'on ne mette en place de tels dispositifs que si la marge d'erreur, c'est à dire le taux de faux positifs qui requièrent un contrôle ultérieur, n'est que de 0,1%.

A la différence d'un numéro de carte de crédit ou de passeport, la rétine ou les empreintes digitales ne peuvent être modifiés ou remplacés dans une base de données. Aucune marge d'erreur ne peut donc être tolérée, expliquent les détracteurs de ce projet. Le FBI propose pour sa part de cumuler les technologies d'identification afin de limiter le risque.

Aucun commentaire: